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Henri Hauvette, Études sur la Divine Comédie. La composition du poème et son rayonnement, 1922

Henri Hauvette, Études sur la Divine Comédie. La composition du poème et son rayonnement, Paris, Librairie ancienne Honoré Champion, 1922.

Recueil de six essais, dont trois déjà parus précédemment, réunis et mis à jour avec des notes additionnelles à l’occasion du sixième centenaire de la mort de Dante, célébré en 1921. Avec cette publication, l’auteur déclare vouloir rendre hommage « au grand Florentin » ainsi que montrer la place importante que la Divine Comédie occupe dans la science et la pensée françaises.
Dans la première partie, Hauvette souligne le manque de continuité entre le chant VII de l’Enfer et les chants suivants, signe de l’évolution d’un plan primitif, sommaire et modeste, vers une structure plus ample, ambitieuse et détaillée du poème. Cette affirmation est étayée par des arguments tirés d’études de dantologues italiens, selon la stratégie habituelle d’Hauvette, qui fut un relais entre le monde intellectuel et universitaire italien et la France, où il figure parmi les fondateurs des études italiennes. Le dernier essai de la première partie marque le passage vers le « rayonnement », second terme du titre du recueil, à travers une étude de la réception de la Divine Comédie dans les arts visuels, où l’auteur fait l’éloge des gravures de Gustave Doré.
La deuxième partie, consacrée au rayonnement, constitue une étude de la fortune de Dante en France ainsi que de la présence de la culture française dans la Divine Comédie, selon une façon de procéder propre à l’école positiviste, dont le but est de montrer que les liens du poète national italien avec le pays transalpin étaient aussi étroits que complexes. Hauvette affirme que Dante n’est pas moins absent de la littérature française de la Renaissance qu’il ne l’est de la littérature italienne de la même période, ayant été redécouvert par le XIXe siècle romantique. Par là, il répond polémiquement à Arturo Farinelli, en refusant sa thèse sur l’incompatibilité du génie français avec Dante, et énumère les sources françaises de Dante, de la poésie des troubadours au roman chevaleresque. En présentant quelques-unes des nombreuses polémiques de la dantologie de l’époque, de l’attribution du Fiore jusqu’au voyage de Dante à Paris, Hauvette revendique une position autonome et scientifiquement fondée, par laquelle il veut représenter les études italiennes françaises, en opposition à l’attachement sentimental parfois excessif de certains érudits italiens.